Lamien Sault, lieutenant du 206e encadrant une section franche


Février 1917 : une section franche est constituée à la brigade, par prèlèvement d'effectifs sur le 206e et le 234e. Le commandement de cette section est confiée au sous-lieutenant Lamien Sault. Le 206e fournit 1 sergent, 2 caporaux et 12 hommes.

Le JMO du 206e relate la reconnaissance de la section franche de la nuit du 8 au 9 [février 1916], mais pas le premier coup de main exécuté par le sous-lieutenant Sault et ses hommes.


Le JMO de la 135e brigade le date dans la soirée du 5 février, et non dans celle du 6 au 7 comme on peut le lire dans d'autres récits. Dans le jmo du 206e, il n'est mentionné qu'à l'occasion de la décoration du lieutenant Sault. Cela montre, que l'évènement a du faire "sensation" dans le régiment puisqu'on le retrouve quasiment dans tous les récits. La section franche ayant été constituée par la 135e brigade, la date du 5 peut être donc retenue.

Ce qui pourrait placer l'attaque du 6 février par les allemands – en force (deux ou trois compagnies) – sur le PA de la digue de Parroy, comme une sorte de représaille. La position tenue par les soldats du 38e RIT, feront 4 tués, 15 blessés, et 20 disparus.

le Jmo de la 68e division indique la nuit du 8 au 9 février : "après une préparation d'artillerie, la section fanche du sous-lieutenant Sault, appuyée par une section de la 14e (Ss-lieutenant Gagnoux, tente un coup de main sur la maison brûlée de Bezauge. La reconnaissance trouve la Maison Brûlée vide et rentre sans perte.

La section franchit la Seille et surprend entre Attiloncourt et Pettoncourt un poste allemand de 12 hommes. Elle en tue 8 et ramène 4. Pas de pertes.


Le JMO de la 135e brigade est encore plus détaillé : “La section franche de la 135e brigarde sous les ordres du lieutenant Sauts (206e) exécute un coup de main sur un poste ennemi que l'on connaît, sur la rive droite de la Loutre, derrière un buisson à 400 m au S.O. de Pettoncourt. partagés en deux groupes les assaillants traversent la Seille, qui est glacée : l'un des groupes fait un crochet dans la prarie vers le Nord ; l'autre avance lentement directement dans la direction du poste. Là se trouvent le poste habituel de 3 hommes, la relève de ce poste est une patrouille commandée par un sous-officier. Le coup de filet est complet la section qui s'est avancée en rampant jusqu'à 10 m de l'ennemi se jette d'un seul élan sur lui et l'enveloppe. Les Allemands surpris, cherchent à se défendre, mais l'attaque a été trop brusque pour eux le sous officier et 6 hommes sont mis hors de combat, tués. Cinq prisonniers, dont un "gefreiter", sont amenés. En route, un prisonnier qui cherche à fuir est tué. L'éveil n'a pas été donné à Pettoncourt et la section franche rentre dans nos lignes sans incidents et sans blessés dans ses rangs. Les prisonniers qui appartiennent à la 15e Cie du 60e Régiment Saxon."

Le récit de Clergeau décrit le coup de main de Sault : Le six, la section franche a fait une reconnaissance qui a très bien réussie. À sept ou huit avec le lieutenant SAULTS, la section a tué huit Allemands et en a ramené quatre dans nos lignes. Il y avait en effet un petit poste allemand de quatre hommes, située vers Pettoncourt et que la section franche avait pour mission d'enlever. À l'heure convenue, la section était rendue à la maison en ruine où se trouvait ce poste, tuait les quatre soldats et attendaient cachées, l'arrivée de la relève. Un moment après, la relève (composé de quatre hommes, naturellement) arrive. Les quatre hommes sont faits prisonniers par surprise. On les interroge à nouveaux. La patrouille allemande arrive et les quatre patrouilleurs sont tués comme les premiers. Une autre reconnaissance effectuée le neuf a très bien réussi aussi.

Delfaud relate le deuxième coup de main dans la nuit du 8 au 9. Le lieutenant Sault devient Santz dans ses carnets. À 19 H, Santz passe avec la section franche, allant vers le poste du Buisson entre Saillant de sapinières et Bezanges. Nuit impénétrable. Les nombreuses conversations téléphoniques entre officiers au sujet de la reconnaissance, insuffisamment voilés, ont pu donner l'éveil à l'ennemi qui lance de nombreuses fusées. vers 21h 00, on signale de la Charrue quelques coups de feux dont l'un a été précédé des cris halt! Werda” précise Delfaud.

Hervouet ne parle pas des deux coups de mains.

JMO du 206e "A la suite de l'enlèvement du poste ennemi au sud de Pettoncourt, exécuté dans la nuit du 6 au 7 février 1917, le général commandant en chef a nommé au grade de Chevalier dans l'ordre de la Légion d'Honneur M. Saults Thomas Lamien, sous lieutenant au 206 RI.

Sont cités également :
  • Le sergent Troquereau Georges - Matricule 01712
  • Beaudouin Hilaire - Mle 10 789
  • Lemoine Edmond, Mle 08755
  • Moutent Charles - Mle 5809
  • Morteau Constant Mle 7970 du 206e RI.

    Est cité également mais pas mentionné dans le JMO Armand Bertrand.

    Est cité le le 14 4 1917 AMIOT Jean, pour l'enlèvement d'une mitrailleuse suite à un coup de main. Mais le JMO ne détaille pas cette prise, peut être s'agit-il d'un autre coup de main effectué dans un autre régiment de la division. ?
    Le 18 février. Nouveau coup de main sur un poste ennemi supposé derrière une haie. La section franche aborde franchement ce point inocuppé ce soir là. Nouvelle reconnaissance de la section franche de Sault dans la nuit du 4 au 5 mars entre 8:00 du soir et 1:00 du matin. Après avoir traversé un ruisseau avec de l'eau jusqu'au ventre, et commencé à couper un réseau de fil de fer, une patrouille de trois allemands s'approchent à 4 m du groupe de la section franche, tapis à plat ventre. La section craignant d'être vue décharge leur chargeur de pistolet et tue deux hommes ; le troisième a eu la cuisse cassée. “Ce dernier criait tellement qu'une seconde patrouille allemande ayant entendu les coups de feu et les cris est arrivée en courant mais à ce moment-là, la section franche se sentant suffisamment éventée à regagner nos lignes au plus vite”, d'après le récit de Lamien Sault fait à René Clergeau. Les JMO du 206e et de la 135e brigade étant dissert sur cette action, c'est dans celui du 234e que l'on trouve :" Au cours d'un coup de main tenté par le groupe franc de la 135e brigade, sur la route de Pettoncourt-Attiloncourt, une patrouille ennemie est attaquée et les 3 hommes qui la composaient sont blessés, mais ne peuvent être rapportés dans nos ligne". La 135e brigade est dissoute le 5 mars. Le JMO de la 68e division relate un coup de main le 6 :“ Un coup de main exécuté par le groupe franc des Escadrons divisionnaires et celui du groupement d'Arracourt ne réussit pas entièrement, tous les réseaux de fil de fer n'ayant pas pu être détruit.”

    Le 3 juin 1917, au camp de Bois l'Evêque, Sauts est grièvement blessé à l'œil dans un exercice de grenades. Georges Triaud raconte : "Un de nos camarades du 206 (sous-lieutenant décoré de la Légion d'honneur) vient d'avoir l'œil crevé, hier à un exercice de grenades ! C'est idiot……" Clergeau qui porte toujours un regard plein d'humanité sur les hommes du régiment, ajoute que le lieutenant Sault venait de se marier il y a un mois et demi, et que c'est un gentil garçon.